Diaphragme classique ou Caya, cape cervicale, coupelle menstruelle

I – Diaphragme : les classiques, ou l’unique ?

Il existe 7 tailles de diaphragmes classiques, et ces tailles correspondent à des fonds vaginaux allant de 60mm à 90mm. Les extrêmes sont plutôt rares, c’est pourquoi le Caya, lui, est annoncé comme étant une « taille unique » : en réalité il est conçu pour s’adapter aux différentes mesures anatomiques intimes dans +90% des cas.
Autrement-dit, le Caya couvre des diamètres allant de 65mm à 85mm environ. S’il répond aux dimensions anatomiques les plus fréquemment rencontrées, ce n’est pas pour autant un produit qui vaut « pour toutes et chacune ». Et puis rappelez-vous que c’est vous qui êtes unique : le matos doit s’adapter sur-mesure à vous, et non l’inverse !

Attention : en plus des dimensions, pour certaines femmes il y a la problématique des utérus rétroversés qui impliquent des cols +/- inclinés.
Vous ne savez pas toujours comment est le vôtre car les gynécos ne le vous disent pas systématiquement : il faut le leur demander clairement. Bref, selon le degré d’inclinaison du col , cela peut compliquer la pose, compromettre l’adhérence correcte à la paroi vaginale… et donc compromettre la fiabilité contraceptive : tout est là !

Donc, tant pour les mesures que pour la position du col, des vérifications personnalisées par une sage-femme habilitée ou par une gynéco sont vivement conseillées : il en va de votre sécurité contraceptive. D’où la précaution du site Bivea par exemple, de vous faire passer par la pharmacie et de réclamer une ordonnance (= validation que le dispositif contraceptif vous conviendra bel et bien). Toute considération business mise à part, perso, j’abonde dans ce sens.
NB : par ailleurs, retourner voir sa sage-femme ou son gynéco pour vérifier que la pose est correcte, que vous avez pris le « coup de main »… est aussi une recommandation !
Exemple pour diaphragmes “Milex” (chez Bivea) : http://www.bivea-medical.fr/diaphra…

 

MILEX (diaphragme classique, avec une des tailles à déterminer pour vous)

 

 

 

 

 

 

Exemple pour « le Caya » (toujours chez Bivea) : http://www.inopharm.ch/fr/produkte/…

CAYA
Coût du dispositif : environ 40 € – Pose et retrait du dispositif :
la pose se fait au plus 2h avant le premier rapport… et le retrait au moins 6h après le dernier rapport.
Merci de lire scrupuleusement les modes d’emploi !

 

Efficacité des diaphragmes ?
Tous modèles confondus, leur efficacité est en pratique de 12 sur une utilisation courante, voire 6 pour une utilisation pratique correcte et régulière. L’efficacité n’est pas détaillée selon les modèles… (source https://www.has-sante.fr/portail/up…)
Si vous souhaitez voir par vous même les publications scientifiques, vous pouvez vous rendre sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed…, le caya ayant été développé sous le nom de produit “silcs” avant d’avoir son nom commercial Caya.
Attention, pour atteindre ce niveau, il faut bien respecter les conditions d’utilisation :vérification de la pose par une sage-femme, application du gel adapté à ce dispositif, conservation du gel dans de bonnes conditions, respect du temps d’utilisation du dispositif avant retrait, etc… (source documentation : Bivea).

– Et avec, le spermicide ou le gel ?
Cela dépend de ce qui est recommandé par le fabriquant d’une part pour ne pas abimer le matériau, et dépend d’autre part de votre souhait d’avoir le moins de produit synthétiques dans l’organisme.
– Le spermicide : ce fluide est aussi prévu pour tuer (-cide) les spermatozoïdes.
– Le gel : le “contragel vert” ainsi que le “caya-gel” (même formule, le caya-gel étant fourni avec un applicateur) sont compatibles avec les diaphragmes classiques et le Caya. Le gel renforce la méthode barrière en figeant les spermato, mais il ne les tue pas. (NB : composition gel ok pour les vegans).

 

Ci-après, une coupe menstruelle et le Caya :


Données BIVEA :
Le gel Caya a un effet contre la mobilité des spermatozoïdes. Vous appliquez ce gel lors de chaque rapport sexuel dans les renfoncements de la membrane et sur la bague extérieure du diaphragme Caya. La valeur du pH du gel est acide et crée ainsi un environnement défavorable aux spermatozoïdes dans le vagin. Simultanément, le gel exerce une action positive sur la flore vaginale. D’un double point de vue, c’est une efficacité améliorée.
Le gel Caya est identique au Contracept vert fabriqué de 1972 à 2002 ainsi qu’au Contragel vert disponible depuis 2005. Cet assemblage réalisé à partir d’une base d’acide lactique a été évalué dès 1989 (Dittrich 1989) dans le cadre d’une étude comparative concernant différents gels et crèmes pour diaphragmes comme étant aussi fiables que des produits contenant du Nonoxynol 9, avec toutefois un potentiel beaucoup plus réduit en ce qui concerne les effets secondaires.
Composition du gel Caya :  Acide lactique – Lactate de sodium – Cellulose – Acide sorbique – Eau

 

NB sur la CAPE CERVICALE :

Alors que le diaphragme est une barrière posée sur le fond vaginal (un peu comme le plafond tendu de ma salle-de-bain !), la cape est un dispositif contraceptif qui se place autour du col lui-même (comme un bouchon de bouteille, mais sans la vis). A ma connaissance, ce dispositif n’est pas favorisé par les sages-femmes car elles déplorent l’effet ventouse que la cape a sur le col.

 

II – ENTRETIEN
Reportez-vous aux notices, tenez-vous en aux produits conseillés… et n’innovez pas.
Les diaphragmes et Caya ne sont pas aussi épais et résistants que les coupelles menstruelles, et c’est le but pour le confort et la délicatesse des relations intimes ! En terme de sécurité, que la coupelle se dégrade un peu n’aura pas les mêmes conséquences que si le fin silicone de votre diaphragme ou Caya devient peu à peu poreux…

1) CAYA ou DIAPHRAGME :
• Entretien courant = eau + savon.
• En cas d’infection (bactérie, mycose) – donc pas à faire systématiquement – Bivea me répond que c’est ok pour alcool à 90°C ou pour ébouillanter 3 à 5 min (dans beaucoup d’eau pour éviter que le caya/diaphragme touche le métal de la casserole au fond ou sur les bords… ou alors, vous mettez dans un bol et vous versez l’eau bouillante dessus, et vous renouvelez sinon le « temps d’ébouillantage » ne sera pas assez long). JAMAIS d’huiles essentielles, qui corrodent le matériau !!!

2) COUPELLE :
• Entretien courant = eau + savon.
• En cas d’infection : ébouillantez si infection ou passez à l’alcool.
• Pour dépigmenter un peu : selon fabriquant, l’alcool n’abîmera pas le matériau… et selon expériences recensées, faire tremper la coupelle une fois par an pendant toute une nuit dans de l’eau avec du bicarbonate de sodium… n’altérera pas le bon fonctionnement du dispositif !

III – Un produit en « accès libre »… et votre demande
Plusieurs choses à repositionner :
– Distinguons le fait qu’une ordonnance permet un remboursement par la sécurité sociale (puisque ce dispositif est codifié dans la nomenclature sécurité sociale, et chiffré +/- 3€).
– Distinguons le fait qu’une ordonnance implique que le dispositif est estimé adéquat et adapté pour vous en tant que moyen de contraception, et ce par un professionnel de santé (ici médecin ou sage-femme. NB : les naturopathes en France ne sont pas formés pour le faire, je le précise par rapport à une indication du manuel qui concerne les Suisses sur ce point). Bref, dans la pratique : autant les hommes ont moyen d’évaluer seuls leurs mesures… autant ce n’est pas notre cas !
– Distinguons le fait qu’il existe une liste de produits qui ne peuvent être délivrés QUE sur prescription médicale (avec ordonnance), et que les autres produits peuvent être demandés… sans ordonnance comme c’est le cas des préservatifs ET des diaphragmes. Le pharmacien considère donc que vous avez fait le nécessaire de façon avisée et responsable, et que vous faites votre demande en toute connaissance de cause.
Soyons clairs : que le produit soit « en accès libre » à la vente, n’implique pas pour autant que le pharmacien « soit dans l’obligation de » vous l’obtenir sur demande. Il est cependant censé « faire de son mieux »…
Que se passe-t-il dans la pratique ?
le pharmacien dépend de son grossiste ! Et son grossiste a ou non le produit demandé. S’il ne l’a pas, le pharmacien peut soit essayer de s’arranger avec un « confrère qui aurait un autre grossiste avec des produits différents », dont celui qui vous intéresse tant (!)… soit contacter directement tel ou tel labo avec les références que vous lui fournissez (vous avez donc meilleur compte d’avoir investigué au préalable, d’où les liens que je vous ai mis plus haut). Si le labo accepte de lui livrer un exemplaire, alors le pharmacien passera commande et tout est simplifié. Si le labo « Tartempion » lui impose une caisse de 30 diaphragmes, le pharmacien n’est pas tenu du tout d’accepter ces conditions… ne vous en déplaise.
Lorsque le pharmacien consulte le site Bivea, par exemple au hasard, il lira tout comme nous les mentions : « accessible en pharmacie et sur ordonnance médicale ».
Compliqué, n’est-ce pas ?
Ben voilà, outre le « principe de précaution » pour lequel j’accorde tout son intérêt… il se trouve que le pharmacien peut être coincé entre le marteau et l’enclume, que nous sommes dans une société qui n’a aucun intérêt à privilégier les circuits courts ! Comprenons aussi que la législation est parfois des plus surprenantes (voire contradictoires), que ces articles ne sont pas courants ou du moins pas fréquemment demandés. C’est là peut-être que se pose encore la notion du consom’acteur…lucide dans ses demandes.
J’espère donc vous avoir éclairées.

Bien à vous,
Sidonie

 

18/03/2016 : initié par Sarah Louis-Jaffé, article rédigé (©) par Sidonie Benedetto pour le groupe fermé FB Symptothermie.

25/01/2017 : complété par E.Tabi (photo et composition du gel caya) – 29/07/2017 : complété par F.Goddyn (précisions et liens concernant l’efficacité des diaphragmes)

Groupe recommandé désormais : « Symptothermie moderne Libre – entraide et soutien« 

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