Les différents types de sécrétions gynécologiques

Les leucorrhées : la définition générale indique que ce sont les écoulements non sanglants provenant de l’appareil génital féminin. « Leucorrhées » (du grec leuk = blanc) est donc le terme médical désignant « les sécrétions  blanches » (ou encore « écoulements blancs »), toutes confondues et ce quelques soient leurs natures, compositions, provenances ou rôles.

Maintenant, précisons un peu car les sécrétions (ou « pertes ») peuvent être physiologiques (la norme) ou pathologiques (qui doit donc rester l’exception) : à noter que le vocabulaire étant fréquemment utilisé dans le monde médical (le gynécologue en fait partie) et que ce monde médical étant formé à la physio-pathologie, alors la tendance est de connoter le mot leucorrhées d’un sens problématique, dysfonctionnel ou en situation anormale (tel qu’on le retrouve effectivement dans gonorrhées, galactorrhées, etc). De fait pour ma part, j’ai choisi de parler
– de glaire cervicale (physiologique)
– de desquamation vaginale (physiologique)
– de cyprine (physiologique)
– d’écoulements problématiques (pathologique)
 PHYSIOLOGIE :
1) Dans le col de l’utérus (ou col utérin) : production de la glaire cervicale.
A nous de l’identifier pour la fertilité !
Rappel : c’est une sécrétion normale (ou mucus) fabriquée par le col (sous l’effet des œstrogènes) s’écoulant modérément ou abondamment selon les femmes, sur 3 à 6 jours environ et strictement liée à la période ovulatoire. Elle est d’aspect variable, allant de l’opaque sensiblement blanchâtre à translucide, et sa texture varie entre filante et élastique (blanc d’œuf cru). Elle est alcaline, et inodore. On peut l’observer à la vulve, ou lorsqu’elle est modérée la recueillir au col dans certaines auto-observations avec « palpation » si nécessaire (cas, par exemple, d’une texture sensiblement modifiée suite au port d’un DIU cuivre…).
Quelques indices supplémentaires (cf « manuel de la symptothermie complète ») :
selon les femmes, en début de fertilité la glaire cervicale est homogène et peut être qualifiée de « laiteuse » et/ou « blanchâtre/opaque » et/ou « crémeuse » et/ou « épaisse » et/ou « pas ou peu extensible » – En période de haute fertilité elle sera plutôt « transparente » et/ou « davantage ou très élastique/extensible ». Au lendemain de l’ovulation (sur un ou deux jours, parfois trois), la glaire qui finit de s’écouler devient hétérogène, et on la qualifie aussi de plus « collante » et/ou « visqueuse » et/ou « grumeleuse » et/ou « cassante », et elle parfois « très-peu/peu/très jaunie » (ça dépend des femmes) par l’arrivée progressive de la progestérone : cela est physiologique (normal).
Attention, à ce stade des observations – lorsque la glaire semble se transformer – vous êtes encore probablement fertile !
A noter que cette glaire, lorsqu’elle sera complètement imprégnée de progestérone (compter JS +3-4 jours : si,  et seulement si, aucun autre signe ne se manifeste) va former un bouchon muqueux qui obturera le col utérin, ne permettant plus le passage de quoique ce soit (spermatozoïdes, microbes, etc…) : l’utérus sera ainsi hermétiquement protégé pendant tout le reste de la période post-ovulatoire jusqu’à la chute de progestérone suivie de l’arrivée des règles… ou, s’il y a eu fécondation, pendant toute la grossesse jusqu’à la libération de la poche des eaux.
2) Au niveau du vagin : tout un univers !
Son hydratation est naturelle et constante, avec « rinçage » (pour finir de nettoyer le sang des règles par exemple, d’évacuer le sperme s’il y a lieu, et d’aider au renouvellement des cellules vaginales comme n’importe quel autre tissu de l’organisme), régulation du pH vaginal (plutôt acide), normalisation de la flore…
On peut distinguer au moins 3 phénomènes :
– le mucus vaginal provenant des glandes de Bartholin (bas du vagin/vulve/sur l’arrière de chaque grandes lèvres) : c’est de la cyprine, qui lubrifie votre anatomie dès l’excitation sexuelle pour les rapports ;
– des fluides +/- importants provenant des glandes de Skene (bas du vagin/vulve, côté méat urinaire) : ils peuvent se manifester de façon discrète… jusqu’à déclencher la « fontaine » chez certaines femmes. Et si ça vous arrive sachez que c’est l’éjaculation féminine et non de l’urine : continuez à profiter de votre plaisir sans gêne ;
– et enfin le transsudat qui ramène encore plus d’humidité dans tout le vagin, au cours de l’intimité amoureuse notamment : cette « eau » vient du plasma sanguin et filtre à travers toute la paroi vaginale (et vulvaire aussi), comme une « transpiration interne ».
NB : le terme de « desquamation vaginale » est un processus permanent et naturel de renouvellement cellulaire / paroi superficielle du vagin (c’est comme l’exfoliation de votre peau : imperceptible). Toutefois, selon mes dernières lectures, ce phénomène semblerait un peu plus accentué sous l’effet de la progestérone (soit en période prémenstruelle). 
                                                             = Écosystème complexe !
PATHOLOGIE : 
Les écoulements se chargent…
1) Témoignant d’un encombrement général de l’organisme : toxiques/toxines liés aux médicaments, à certains vaccins, au tabagisme, à une mauvaise alimentation, à des troubles chroniques, au manque d’hydratation, au manque d’exercice physique, à une hygiène de vie inadéquate…/… maladies.
2) Ou témoignant d’un encombrement périphérique : congestion dans le petit-bassin, toxines liées à la constipation, vêtements trop serrés et/ou synthétiques provocant échauffement, moindre circulation (lymphe, sang…), dysbiose intestinale avec répercussion sur la sphère urinaire ou génitale, fragilité rénale avec également répercussion sur le système uro-génital…
3) Ou témoignant d’un problème local par déséquilibre de la flore vaginale ou atteinte de la muqueuse vaginale : hygiène intime inadéquate (ex: s’essuyer d’arrière en avant), savons agressifs, serviettes/tampons (organochlorés, avec ou sans parfums de synthèse… idem pour le papier-toilette !), tampons gardés trop longtemps (NB : à 24h : risque de choc toxique, surtout avec stérilet cuivre), lingerie imprégnée de détergent ou assouplissant auquel vous êtes « allergique », aléas de la vie sexuelle active (MST, irritations voire microlésions si sècheresse vaginale, rapport trop brusque ou non désiré)… présence d’une mycose (dont Candida Albicans, lequel est souvent une prolifération du désordre existant d’abord dans les intestins), d’une infection vaginale (vaginite) ou d’une infection du col de l’utérus (cervicite).
NB : toute inflammation chronique ou persistante peut favoriser l’apparition d’infection. L’origine d’une inflammation peut donc être mécanique (pincements irritants ex : un bassin « voilé » suite à chute, fonctions nerveuses entravées), être vasculaire (mauvaises irrigation, nutrition, détoxification des tissus) ou être infectieuse (champignons, bactéries, etc) .
4) écoulements glaireux particuliers chez les femmes déjà ménopausées : non abordé ici (mais ces femmes doivent immédiatement aller consulter, idem si saignement).
Récapitulons. Seront donc anormales,
– toutes les pertes qui deviennent relativement surabondantes et/ou permanentes,
– celles qui virent au jaunâtre (plus ou moins sombre ou « sale » = infection) voire verdâtre (infection plus purulente, dont celle causée par le parasite sexuellement transmissible Trichonomas Vaginalis), bleuâtre (bacille pyocyanique), grisâtre à verdâtre (bactérie Gardnerella Vaginalis) ou rougeâtre (là, on se réoriente sur les métrorragies)…
– celles qui sont malodorantes jusqu’à odeur de plâtre (Trichonomas V.) ou de poisson (Gardnerella V.),
– celles qui sont responsables d’irritations et/ou de démangeaisons… souvent liées à des mycoses (ex: Candida Albicans)
Des « picotements » sont toutefois acceptables : perceptibles, sans être douloureux. En effet, ce sont ceux que la femme peut éventuellement connaître juste avant ou juste après ses règles, spécifiquement au niveau de la vulve. Cela est lié à l’activité hormonale et peut parfois s’accompagner d’une sensation de sécheresse.

Enfin, au niveau uro-génital vous avons surtout abordé les problèmes génitaux.

– Au niveau génital, rajoutons quelques mots sur le Chlamydia Trachomatis qui peut être une infection (IST) asymptomatique, dans 1 cas sur 2 ! Chez la femme, l’alerte peut parfois être donnée par une cervicite avec écoulements, ou par des spottings après rapports, lesquels peuvent d’ailleurs devenir douloureux (dyspareunie). La complication étant que l’infection peut condamner les trompes utérines (salpingite) et interférer dans la fertilité.
– Une autre infection assez fréquente est à préciser, au niveau urinaire cette fois : c’est la cystite. Là encore, cette inflammation de l’urètre peut être ou non causée par une infection. Dans ce dernier cas, elle est souvent en lien avec la prolifération d’une bactérie : Escherichia Coli (ou E.Coli) que l’on trouve naturellement au niveau intestinal. Certaines souches sont plus virulentes que d’autres, et notamment quand elles migrent de leur milieu d’origine. Attention aux gestes d’hygiènes (essuyage d’avant en arrière quand vous allez aux toilettes, qualité des sous-vêtements etc…) car les cystites infectieuses peuvent remonter dans la vessie, puis remonter encore et devenir très dommageables aux reins (pyélonéphrites).
Sidonie
Post Scriptum : pistes à investiguer, selon ma vision naturopathique.
Outre le relationnel, les considérations psycho-émotionnelles, etc…
– en cas de leucorrhées chargées, dans l’approche de votre « terrain » équilibre interne de votre organisme) : il peut s’avérer utile de drainer ou soutenir les organes foie et intestins (surcharge ? faiblesse ? encombrement ?) de reprendre des points de quotidien, dont votre alimentation (trop sucrée ? trop de produits laitiers ?) etc…
– en cas de mycoses, notamment celles en période de règles/juste après règles : cela peut signaler l’évacuation d’un sang relativement acide qui « irrite » la paroi vaginale et vulvaire au passage. Petite pensée pour les champignons qui, en forêt par exemple, se développent naturellement sur un terrain acide et humide ! Là encore, voyez ce qui se passe dans l’organisme, peut-être y a t-il nécessité se soutenir ou drainer le système urinaire (dont le fonctionnement des reins), de revoir une peu votre alimentation (trop de sucre(rie)s ou mauvais métabolisme), etc…
Voilà pour les pistes qui restent à personnaliser. Evitez les automédications, trop souvent induites par les phénomènes de mode !
17/05/2015 : initié par Sarah Louis-Jaffé, article rédigé (©) par Sidonie Benedetto pour le groupe fermé « FB Symptothermie »
Groupes recommandés : « Symptothermie moderne Libre – entraide et soutien » et « Eden Fertilité« 

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